Yannick BESTAVEN reçu en héros

09/03/21

Les élèves de l’école Sainte Marie de Sainte Florence se souviendront longtemps de ce lundi 8 mars. En effet, pour la 2ème fois, ils ont eu la chance de rencontrer Yannick BESTAVEN, le skipper de Maître CoQ. Mais cette fois-ci, c’est en tant que vainqueur du 9ème Vendée Globe qu’ils l’ont accueilli. Un accueil en fanfare touchant, à la mesure de cet exploit.

Après 80 jours passés en mer, Yannick BESTAVEN a remporté la mythique course en solitaire sans escale et sans assistance autour du monde. Mais son quotidien, c’est aussi d’aller à la rencontre du public, de transmettre sa passion et son sport, notamment auprès des plus jeunes. Avant son départ, il avait ainsi rencontré les élèves de l’école Sainte-Marie pour leur parler de sa préparation et de son bateau. A cette occasion, les enfants avaient clamé le slogan “Yannick en avant pour être le grand gagnant !”

Tout au long de l‘aventure, ils ont été ses plus fidèles supporters. Ils ont suivi son parcours, ont pu correspondre régulièrement avec lui et ils l’ont encouragé en créant une rubrique spéciale Vendée Globe dans un journal télévisé intitulé « Allô les skippers en mer, ici les terriens de l’école Sainte Marie ».

Cela va sans dire qu’après l’annonce de la victoire de Yannick, l’effervescence était à son comble à l’école Sainte-Marie. C’est donc des étoiles dans les yeux que les enfants ont pu le féliciter et l’acclamer de vive voix, ce lundi 8 mars. Musique entrainante, haie d’honneur, grande ola, remise de trophée… Grâce au beau temps, les 162 élèves de l’école étaient tous réunis sur la cour, dans le respect des gestes barrières, pour applaudir Yannick BESTAVEN comme il se doit. Le skipper s’est prêté au jeu des questions-réponses avec les écoliers.

« Je vous souhaite d’accomplir et de réussir vos rêves. »

Comment as-tu vécu l’avarie sur ton bateau ? Deux jours avant de passer le Cap Horn, il y avait beaucoup de vent et une grosse dépression. A ce moment-là, j’ai beaucoup douté. Mais je me suis reconcentré sur les objectifs. J’avais de la chance d’être toujours en course. J’ai repris confiance et j’ai à nouveau progresser pour au final gagner la course.

Est-ce que tu as vu des requins et des baleines ? J’ai vu une seule baleine, lorsque j’ai remonté l’Océan Atlantique, après le Cap Horn. Il faisait nuit, j’étais en train de changer une voile à l’avant du bateau. J’ai entendu comme un gros bruit de souffle à côté de moi. De peur, je me suis caché derrière le mât du bateau. J’ai beaucoup ri quand j’ai vu que c’était une baleine qui soufflait de l’eau. Elle m’a accompagné pendant 20 minutes cette nuit-là. J’ai aussi vu beaucoup de dauphins et des albatros, des grands oiseaux des mers du Sud.

Est-ce qu’il y a des endroits où il avait plus de vent que d’autres ? Oui, dans l’Océan Indien et l’Océan Pacifique, car il y fait plus froid. J’ai dû faire face à des vents à plus de 80 nœuds, c’est-à-dire jusqu’à 140 km/h, avec des vagues atteignant plus de 10 mètres.

Qu’as-tu ressenti tout au long de la course ? On passe par plusieurs sentiments différents, en fonction des moments. Du bonheur tout d’abord. Mais parfois de la tristesse, lorsque je me faisais doubler, que j’avais des problèmes techniques ou lorsque j’avais froid. Mais notre cerveau est tellement bien fait qu’on ne se souvient que des bons moments.

Y-a-t-il des skippers qui ont lancé des choses dans la mer pour aller plus vite ? Volontairement, non. Il arrive par exemple qu’un mât tombe à l’eau. Il faut protéger la mer et en prendre soin. Pendant ce tour du monde, j’ai vu très peu de plastique ou d’objets traîner dans l’eau. Je me dis que c’est grâce aux jeunes comme vous. Vous avez conscience qu’il faut protéger notre planète.

Comment as-tu appris que les autres skippers te doublaient pendant la course ? A bord du bateau, nous avons une carte de course. Toutes les 4 heures, on nous envoie les positions des autres bateaux. De cette façon, on arrive à savoir notre classement.

Est-ce que tu as vu des poissons volants ? Oui, on les voit quand la mer est chaude. Ils sautent, ils volent et arrivent parfois même sur le bateau.

Est-ce que tu referas le Vendée Globe dans 4 ans ? J’ai bien sûr envie d’y retourner car cette course m’a permis de vivre des émotions fortes et rares. Reste maintenant à savoir dans quelles conditions cela pourrait se faire.

Quel a été ton sentiment quand tu as réussi à réaliser ton rêve ? J’ai eu du mal à y croire. C’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui. Après l’arrivée, il m’a fallu du temps pour réaliser ce que je venais de faire. Grâce à mes efforts, j’ai réussi à accomplir le travail qui m’a été confié. Cette victoire, c’est aussi ma façon de remercier toutes les personnes qui ont eu confiance en moi, qui ont travaillé autour de ce projet.


Yannick BESTAVEN a été très touché par cet accueil. Enfant, il avait des rêves plein la tête. Faire le tour du monde à la voile et un jour gagner le Vendée Globe en faisaient partie. Alors, il a encouragé les élèves à toujours croire en leurs rêves, pour qu’un jour ils se réalisent aussi.

Le lendemain, Yannick BESTAVEN est allé rendre visite aux élèves de l’école Pierre Monnereau de Saint André Goule d’Oie.

Paroles d’enfants

« Merci Yannick d’avoir gagné le Vendée Globe. Tu nous montré qu’il fallait faire des efforts. »

« Tu nous as transmis ta passion, ta gentillesse, ta volonté, ton courage et tes connaissances. »

« Tu as survécu à l’Everest des mers. Nous t’admirons et nous sommes fiers de toi. Tu es un héros. Nous espérons que tu referas le Vendée Globe dans 4 ans. »

Photos : EC 85 & Maître CoQ